C’est un secret, un pays d’eau nimbé de silence. Au nord de l’estuaire de la Loire, la Grande Brière éparpille ses étangs, ses tourbières et ses roselières sur plus de 40 000 hectares.
« Comme une prairie sauvage à moitié inondée, la Grande Brière s’allongeait jusqu’à l’horizon avec ses hautes herbes frissonnantes« .
écrivait Marcel Schwob
Sur cette vaste tourbière sillonnée de canaux [« les curées »] et de plans d’eau peu profonds [ les » piardes » et les « copis »], on ne se déplace pas : on glisse.
Des chalands ou « blins » [barque traditionnelle à fond plat] vous entraînent à fleur d’eau, le long de berges semées de roseaux ondoyants, d’iris jaunes et de nénuphars blancs.
Ces flâneries aquatiques sont propices à la rêverie. On risque bien de se perdre dans ce labyrinthe de chemins d’au, et c’est tant mieux. Tôt ou tard, on rencontrera l’une des sept îles qui abritent un hameau ou un village de chaumières.