Voilà, c’est probablement l’un des tics de langage les plus agaçants au monde. Voilà un petit mot fort utile pour les paresseux. Pourquoi ? Parce que c’est un joker. Une roue de secours. Une carte salvatrice que l’on brandit dès lors que l’on est incapable d’argumenter…ou bien que l’on a une flemme énorme de répondre correctement à son interlocuteur. Le petit terme passe-partout « voilà » qui se répand aux quatre coins d’une discussion signale une profonde marque d’irrespect pour l’interlocuteur.
Voilà en début de phrase. Voilà en milieu de phrase. Voilà en guise de point final.
Le premier traduit une flemme de participer à cette discussion. Le deuxième signifie une envie d’en finir au plus vite en écourtant ses argumentations. le dernier fait office de point final.
« Voilà, c’est comme ça et pas autrement. Voilà, j’ai raison, et nous pensons la même chose. Pas besoin de débattre. »
Voilà est utilisé pour montrer son assurance et pour prouver – en guise d’autosatisfaction- le bien-être fondé de son raisonnement !
A l’oral comme à l’écrit, c’est désastreux…Double peine : l’utilisation du « voilà, voilà », pour terminer une argumentation courte et pauvre. J’ai doublement raison, et je me moque pas mal de votre avis.