Il n’y a rien de moins agréable que de se faire rouler dans la farine. Car on n’aime pas que l’on se moque de nous et que l’on nous prenne pour des imbéciles.
Au XIXe siècle, déjà, il arrivait que les gens se fassent rouler, ce verbe signifiant « tromper ». Et la farine dans laquelle on les « roulait » n’avait pas qu’une valeur nutritive, elle était un instrument de camouflage : c’est avec elle que les comédiens se maquillaient pour que les spectateurs ne les reconnaissent pas, se faisant ainsi rouler dans la farine.
Voilà comment le produit du moulin allait remplacer les masques de la Grèce antique ou du théâtre nô…
Par extension, cette farine trompeuse a vite symbolisé les belles paroles, celles que le manipulateur doué utilise pour séduire.
Si, comme moi, vous plaignez ce corbeau dont le renard a flatté le ramage et le plumage [Jean de La Fontaine], vous ne vous laisserez pars rouler dans la farine . Et vous vous méfierez des compliments.