Minutieusement préparée par Pierre Laval, ministre français des Affaires Étrangères, et Otto Abetz, l’ambassadeur d’Allemagne, l’entrevue entre le maréchal Pétain et Adolf Hitler dans la gare de Montoire-sur-le-Loir [Loir-et-Cher], le 24 octobre 1940, inscrit définitivement le régime de Vichy dans une logique de collaboration avec l’occupant nazi.
La célèbre poignée de main entre les deux hommes fut échangée sur le quai de la gare. Puis les débats eurent lieu en privé dans la voiture personnelle de Hitler.
« C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer, expliquera ensuite le chef de l’État français dans son discours radiodiffusé du 30 octobre 1940. Je n’ai subi, de sa part, aucun diktat, aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement.[…] C’est dans l’honneur […] que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays. […] »
Désormais, dans l’imaginaire collectif, deux images de la France demeureront : celle de Pétain à Montoire et celle de De Gaulle au micro de la BBC à Londres.
