Si on vous traite de bonne poire, ne prenez pas ça pour un compliment, même si vous adorez ce fruit dodu, juteux à souhait.
L’image de la bonne poire qui tombe de l’arbre quand elle est bien mûre évoque la naïveté de celui qui tombe dans un piège. Vous ne trouvez pas que c’es un comble d’utiliser les qualités d’un fruit pour décrire nos défauts ?
Une bonne poire dans laquelle on mord n’est jamais trop bonne. Et celui qu’on assimile à une bonne poire est gentil. Mais comme il est trop gentil, trop bon, trop serviable, trop tout, c’est un faible.
La bonne poire qui emmène sa voisine faire le plein au supermarché un samedi après-midi, c’est vous.
Qui accepte de boucler un dossier urgent à rendre lundi matin, c’est vous.
Vous vous demandez même si vous n’avez pas une tête de bonne poire. Regardez-vous dans la glace, et si vous voyez une poire à la Louis-Philippe, ne prenez pas peur. Entraînez-vous à dire « Non ! » devant votre miroir.
Apprenez à être égoïste. Vous trouverez bien une bonne poire pour faire vos corvées.